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Photo du rédacteurThomas Spruyt

Université d'été de shiatsu ; Interview Bernard Bouheret, Président de l'UFPST


Bonjour Bernard, Tu es donc le président de l’UFPST, peux-tu, en quelques mots, te présenter s’il te plaît ?


Bonjour, j’arrive aujourd’hui dans ma 67ᵉ année. J’ai commencé le shiatsu à 21 ans, ce qui nous fait 46 ans comme praticien Shiatsu.

J’aime aussi préciser, depuis quelque temps, que je n’ai jamais exercé d’autre métier.

En effet, j’ai commencé ma formation de shiatsu en parallèle de mes études de kiné à Montpellier. Par la suite, je suis parti plusieurs mois apprendre dans une école de shiatsu martiale au japon.

De retour à Montpellier je commence à travailler en cabinet. Celui-ci se remplit très vite car j’ai un cousin germain médecin, qui bien que ne connaissant pas vraiment les médecines douces, me fait confiance, et quand il estime qu’il n'est pas nécessaire de médicamenter un patient, il me l'envoie illico; à chaque fois les résultats sont probants.

C’est la chance du débutant !

Puis, une fois à Paris, il se passe la même chose et ce sont cette fois-ci, quatre médecins qui prescrivent le shiatsu à leurs patients.

Ce n’est que bien plus tard que je commence l’enseignement et que je crée mon propre style, le Sei-Shiatsu-Do. Je suis resté longtemps dans l'ombre, faisant mienne la phrase de Lanza Del Vasto : “Il faut s’être longtemps tu, avant d’avoir quelque chose à dire !”



Comment est née l’UFPST ?

L’UFPST est née du désir de plusieurs praticiens de créer quelque chose, un groupe qui ne serait pas une fédération ou un syndicat, mais plus une Union de plusieurs écoles et de praticiens. Nous voulions porter le shiatsu sur une voie plus thérapeutique, bien qu’il soit très bien de souhaiter faire du Shiatsu de bien-être bien sûr.

Après tout, au Japon, par définition, le shiatsu est une thérapie manuelle qui sert à soigner des maux physiques et psychiques, comme l’a mentionné le ministère de la Santé en 1955.

Voilà comment est née l’UFPST.



Tu as choisi pour thème de ton intervention à l’Université, “ l'effet Meiken, prise de pouls et art du geste”. Comment comptes-tu présenter cela ?


Oui en effet, cela fait un moment que de nombreux élèves et praticiens m'appellent pour me parler de tels ou tels effets secondaires apparus après le shiatsu, qui peuvent être inquiétants, voire impressionnants si l’on n’est pas au courant.

Donc je me suis dit que c’était le moment d’en parler plus largement et de développer le sujet.

L’effet Meiken, c’est un effet rebond et certains magnétiseurs comme Hector Durville parle de “crise de guérison.” C’est tout à fait ce que j’ai vécu dans mon cabinet tout au long de ces années.

Il est important de savoir reconnaître ces symptômes qui sont bénéfiques et qui ne sont pas comme les effets secondaires dus aux médicaments qui sont néfastes.

La prise de pouls est la seule forme de diagnostic qui nous permet de savoir s'il y aura cet effet après la séance, car la réaction du pouls est immédiate, chose que l’on ne retrouve pas avec le diagnostic de la langue ou du ventre.



Et pour l’art du geste ?

Cela fait longtemps que je donne des cours sur l’art du geste dans mon école et il m’a semblé important de pouvoir le transmettre à d’autres. J’ai pu constater au travers de mes stages, en dehors de l’école, que de nombreux praticiens manquent de techniques : bonne position des mains, du corps, des doigts, etc. Certains m’ont même avoué n’avoir jamais été repris sur leur positionnement en 4 ans de formation. Et cela s’en ressent, le shiatsu est gauche, la posture mal alignée, les pressions souvent douloureuses et le Ki ne circule pas librement. De plus cela manque souvent de rythme, c'est trop lent, trop mental... Bref, on ne reconnaît pas le Japon !


Comment comptes-tu présenter tout cela ?


On commencera le matin avec une causerie sur l’effet Meiken, nous verrons ensuite comment faire la prise de pouls, non pas pour faire un diagnostic, mais pour chercher à comprendre cet effet et comment le receveur va les ressentir.

L’après-midi, nous continuerons de voir les pouls et nous ferons un atelier “art du geste” pour développer la "belle pratique”.



Je crois savoir que cette idée d’Université n’est pas récente. Depuis combien de temps as-tu ce projet en tête ?


Oh, cela fait une quinzaine d'années déjà que cette idée a germé. Je voulais faire un événement où les praticiens pourraient se retrouver pour échanger autour de leur pratique dans une ambiance conviviale et chaleureuse.



Qu’est qui fait que cette année, elle a pu voir le jour ?


C’est mon ami Ivan Bel qui a trouvé le lieu au domaine de Lembrun car il y donne déjà des stages. Il restait une semaine de libre en 2022 et nous avons sauté sur l’occasion.

C’est un grand domaine qui accueille un public tourné vers des pratiques plutôt orientales comme le Qi Gong, le Tai Ji Qan, la méditation…

Nous allons renouveler l'expérience l’année prochaine dans une autre région, peut-être à Sète en Méditerranée ou près de Paris.

Ce qui est sûr, c'est que nous avons trouvé une chouette formule pour vivre ensemble autour du shiatsu : échanger, partager, découvrir et transmettre, c’est la seule chose qui compte pour moi maintenant.


Merci beaucoup Bernard pour cet interview. À bientôt.




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