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Le stress dans la vie quotidienne: ami ou ennemi ?





Découvrez la pédagogie unique du docteur Guy Taïeb, cardiologue et enseignant passionné par la transmission de ses connaissances. Explorant la connexion entre la médecine, le yoga, et le Shiatsu, cette interview révèle comment son parcours atypique l'a mené à adopter une approche holistique de la santé. Avec une carrière enrichie par de profonds voyages initiatiques et une quête incessante de moyens pédagogiques innovants, Guy Taïeb partagera son savoir lors de sa prochaine conférence à l'Université d'été, mettant un point d'honneur sur le thème du stress et ses implications sur notre bien-être.



Guy, vous êtes médecin, cardiologue, enseignant en faculté et également professeur de yoga et praticien de Shiatsu.  Permettez- nous de vous demander de vous présenter…


Né en Tunisie au carrefour des 3 religions monothéistes, j'y ai vécu une jeunesse heureuse partagée entre ma scolarité, le scoutisme et le sport.

Puis ce fut Paris et les études de médecine qui m'ont passionné. Reçu au concours de l'Internat des Hôpitaux de Paris en 1970, j'ai accompli mes fonctions d'interne dans différents hôpitaux parisiens et obtenu ma spécialité de cardiologie. 

Vingt ans de carrière hospitalo-universitaire m'ont fait rencontrer de très bons praticiens mais assez peu de grands pédagogues alors qu'en moi se développait l'envie de transmettre. La recherche de moyens pédagogiques a été ma passion, partager la connaissance m'est apparue comme la plus noble des missions. J'ai ainsi consacré de plus en plus de temps à l'enseignement au point d'en faire mon activité essentielle.

J’ai donné des cours de biologie cellulaire, de physiologie humaine, de sémiologie, de pathologie et de thérapeutique médicales dans différentes structures comme la faculté de médecine de Paris, la faculté dentaire de Garancière, l’Université Paris 7, l'Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice, l’École de Psychologues Praticiens, Sup-Santé, l'Association Internationale de Shiatsu Thérapeutique et l'École Française de Yoga.


Mais pour comprendre ma pratique du Yoga et du Shiatsu, il faut parler des voyages qui m’ont ouvert aux philosophies indienne et chinoise :

🡪  Au lendemain de ma réussite à l'Internat des Hôpitaux de Paris qui avait nécessité une vie monacale de près de 16 mois, ma première décision fut d'accomplir un tour du monde de 6 mois, en solitaire. Au cours de ce voyage où j'ai surtout appris à me connaître, deux régions m'ont particulièrement marqué : tout d'abord l’île de Bali où j'ai ressenti un véritable sentiment amoureux en découvrant l'harmonie qui régnait entre la nature, les hommes et les Dieux. 

Et puis il y a eu le premier contact avec l'Inde où j'ai appris que l'on pouvait être bien avec rien. 

Deux régions de tradition hindouiste ! 


🡪 Après mes quatre années d'internat et avant de reprendre d'autres fonctions hospitalières j'ai retrouvé la route pour un extraordinaire voyage qui m’a mené à travers la Turquie, I'Iran. l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde jusqu’au Tibet où j’ai où j’ai rencontré le bouddhisme et la médecine traditionnelle chinoise.

 

Depuis je n'ai cessé de voyager dans un monde qui m'a révélé sa beauté mais aussi sa fragilité.


Un médecin-cardiologue, professeur de yoga, ce n'est pas commun. 

Pouvez-vous nous décrire ce parcours ?  


C'est donc au cours d'un voyage en Inde et plus précisément à Pondichéry, dans l'ashram de Sri Aurobindo que j'ai découvert le yoga : sa philosophie et sa pratique s'intégraient parfaitement à ma recherche. 

De retour en France j'ai suivi des cours dans un centre Shivananda et au Soleil d'Or dirigé par Ajit Sarkar, lui-même issu de cet ashram.

Constatant les bienfaits de cette discipline sur mon tonus énergétique, mon bien-être et ma recherche intérieure, je l'ai de plus en plus régulièrement pratiquée. 

Et c'est tout naturellement que j’ai voulu transmettre le yoga autour de moi.

C'est à l'École de Psychologues Praticiens où j’étais à la fois enseignant et responsable des activités sportives que j'ai commencé à l'introduire, il y a plus de 20 ans. Cela n'avait pas été chose facile à cette époque, car le Yoga rimait encore avec Haré Krishna !

Ajit Sarkar a commencé à initier les élèves et j'ai ainsi pu, pendant plusieurs années, 

assister à ses cours en le remplaçant en cas d'indisponibilité. Puis Ajit s'est retiré et j'ai repris le flambeau……. Je me suis permis de le faire car j'ai conscience de respecter

dans ma vie les principes éthiques du Yama et du Niyama.

Actuellement je propose toujours à mes étudiants des séances d’initiation de Yoga.


Un médecin-cardiologue, praticien de Shiatsu, c’est encore moins commun. 

Comment êtes-vous venu à cette pratique ?  

Mes voyages ont été ponctués de rencontres avec des êtres extraordinaires qui m’ont ouvert à d’autres façons d’aborder le mystère de la vie, en particulier la vision Taoïste de l’existence.

- Et c’est tout naturellement que dans les années 80, parallèlement à ma pratique hospitalière, j’ai fait des études d’acupuncture dirigées par le Dr DARRAS. J’ai pratiqué cette médecine énergétique et la pose d’aiguilles dans mon entourage avec des résultats étonnants mais mon activité principale restait toujours la pratique de la cardiologie et l’enseignement médical.

- Dans les années 2000, alors que j’enseignais le Yoga aux élèves de l’École de Psychologues Praticiens, j’ai rencontré Bernard BOUHERET qui enseignait le Shiatsu dans le même salle.  

Nous avons alors très vite compris que nous étions complémentaires et que nous agissions dans le même sens. Bernard m’a invité à suivre ses cours, ce que j’ai accepté avec plaisir et en échange, je lui ai proposé de donner des cours de Physiologie humaine pour ses élèves. 

J’ai ainsi suivi 4 années de formation au Shiatsu thérapeutique à l’Ecole de Shiatsu Thérapeutique (EST) et je continue à enseigner la physiologie dans l’école de Bernard.

Et même si je ne suis pas installé comme thérapeute de Shiatsu, j’utilise cette pratique dans mon entourage avec beaucoup d’intérêt. 


Yoga, Shiatsu et cardiologie, ceci mérite un dossier complet. Pouvez-vous,

en quelques mots, nous donner votre point de vue de cardiologue sur ces disciplines. 

 

Le rapport entre yoga, shiatsu et cardiologie est évident. Les maladies cardiovasculaires 

sont dues, pour la plupart, au mode de vie : surcharge alimentaire, manque d'exercice physique, obésité, stress, intoxication alcoolo-tabagique. 

Le cardiologue en est conscient, mais quand il intervient, la maladie est souvent déjà installée et il se contente de prescrire un traitement médicamenteux ou chirurgical accompagné de quelques conseils hygiéno-diététiques.

Il faut agir beaucoup plus précocement, développer une véritable médecine préventive, 

proposer d'autres comportements et je pense que yoga  et médecine chinoise peuvent avoir ce rôle préventif à plus d'un titre. 

- Dans le Yoga, l'écoute du corps permet de mieux interpréter ses signaux et d'y répondre 

avant que ne se manifestent douleurs et maladies. De plus les principes du yoga incluant pratique physique régulière et règles alimentaires correspond parfaitement aux conseils du cardiologue. Enfin le yoga permet une ouverture spirituelle qui équilibre l'être et l’amène à moins consommer.

- Dans la médecine chinoise, on détecte précocement des déséquilibres énergétiques qui sont annonciateurs de maladies et on les corrige pour éviter la pathologie. De plus la pratique du  Qi Gong associé au shiatsu apporte des bénéfices comparables à ceux du Yoga…

Cardiologie, yoga et shiatsu poursuivent donc les mêmes chemins de santé et de bien-être. Mais pour être crédible, un thérapeute doit être cohérent : dire ce qu‘il pense et faire ce qu’il dit. C'est tout le sens de mon investissement dans ces disciplines.


Venons-en à votre méthode d'enseignement de la physiologie, et à votre pédagogie. 

Vous partez d'une conception originale, de l'être humain, introduction à une compréhension de l'interrelation des différentes fonctions...

J'enseigne la Biologie en y mettant conscience et philosophie.

Mon enseignement est sous-tendu par plusieurs axes :

• Le voyage intérieur

L'étude de la physiologie oriente d'emblée le sujet vers sa réalité intérieure, elle est vécue comme un voyage qui explore la fantastique organisation du corps humain. 

Elle découvre petit à petit le rôle de chaque organe et leur parfaite complémentarité.

  • Extérieur-Intérieur

Les processus d'échanges, de communication, de défense, de transformation qui se déroulent à l'intérieur de notre corps sont tout à fait comparables à ceux qui existent dans la vie de tous les jours. La connaissance des processus intérieurs facilite la compréhension de la vie extérieure.

• L'utilisation de symboles universels

La physiologie est certes complexe, mais elle peut être présentée sous une forme simple, accessible, universelle. Dans l'organisme humain, chaque système peut être représenté par un symbole qui résume son anatomie et sa fonction. Les symboles peuvent ensuite être regroupés pour tracer la cartographie de la physiologie humaine. Cette vision globale permet d'aborder le détail sans risquer de se perdre.

• Schémas

Des schémas originaux qui représentent les grands chapitres de la physiologie sont utilisés pour synthétiser cette connaissance.

• Connaissance universelle

La biologie, science de la vie, nous ouvre à toutes les sciences : la sociologie, la politique, l'écologie, la philosophie..


Mes cours en donnent de multiples exemples :

- Sociologique : il y a une correspondance frappante entre les fonctions vitales de la cellule et celles des castes hindoues. Le noyau, qui possède le savoir avec son information génétique et le transmet, a la même fonction que la caste des brahmanes, prêtres et enseignants. La membrane capable de reconnaître le soi du non soi assure la défense comme les kshatriya, guerriers, défenseurs de la société. Le cytoplasme permet la production et l'échange de matière, fonction assurée par les vaishya, commerçants. Quant à la quatrième caste, shûdra, agriculteurs et artisans produisant les biens de consommation  correspond à la fonction du cytoplasme.  


- Politique : l'hypothalamus est un modèle de pouvoir démocratique.

Situé au centre du cerveau, dans un espace réduit, il contrôle l'ensemble du fonctionnement des organes par l'intermédiaire de messagers hormonaux, mais ses ordres sont toujours induits par les informations qu'il reçoit de l'intérieur et de l'extérieur. Son action vise un but essentiel, la vie harmonieuse de la population cellulaire.


- Écologique : notre corps qui connaît la valeur de l'eau, possède une hormone consacrée à son économie, l’hormone antidiurétique (ADH) et un organe, le rein, chargé de sa gestion. Or sur terre, on commence seulement à prendre conscience de l’importance de l’eau.


- Philosophique : l'étude de l'atome nous apprend que sa structure inaugure la coexistence du Yin et du Yang. En effet il est constitué d'un noyau central condensé, lourd, immobile, et positif et d'une périphérie électronique dispersée, légère, mobile et négative. Ces deux parties, que tout oppose, forment un ensemble équilibré sur lequel repose l'ensemble de l'univers matériel. L'atome nous donne ainsi deux leçons : une leçon d'équilibre, basé sur la coexistence des contraires comme l'intérieur et l'extérieur, le matériel et le spirituel, le Yin et le Yang. Et, une leçon de tolérance car le respect de l'autre est le garant de son propre équilibre.


Et le Stress dans tout cela ?


Le stress est notre meilleur ami dans la mesure où il mobilise les ressources de l’organisme pour affronter les situations menaçantes mais il peut devenir notre pire ennemi, générateur d’une multitude de pathologies, s’il s’installe en nous.

  • En comprendre les mécanismes

  • Prendre conscience des troubles qu’il provoque et les réduire par des pratiques adaptées.

  • Modifier sa réactivité face aux évènements permet de prévenir nombre de ses méfaits.


Retrouver le Docteur Guy Taïeb au mois d'août lors de l'Université d'été pour en apprendre sur les effets du stress et comment lutter contre lui.




 


 


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