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Photo du rédacteurThomas Spruyt

Interview avec Frans Copers : Du Shiatsu au Seiki

Depuis 1972, Frans Copers s’est formé au Shiatsu, à la Macrobiotique, au Seiki Soho, à l'Aïkido et à d'autres formes et technique d'art japonais et ceci auprès de certains des meilleurs maîtres de ces domaines. Parmi ses professeurs , onretrouve entre autres : Michio et Aveline Kushi, Herman et Cornelia Aihara, Shizuko Yamamoto et Patrick McCarty, Wataru Ohashi, Susumu Kimura, Yuichi Kawada, Kojun Harada et Akinobu Kishi.

Il s'efforce depuis plusieurs années à intégrer les différentes approches de chaque style de shiatsu qu'il a étudié, en une approche cohérente et logique, toujours imprégné d’un grand respect pour les idées originales de toutes ces différentes écoles et pour l'origine traditionnelle japonaise de ces techniques. Depuis, il poursuit avec ses étudiants l'étude de la médecine japonaise et orientale et l'application de l’utilisation du KI dans la vie quotidienne, l'autoguérison et le traitement de ses patients.


Bonjour Frans,

Comment dans ton chemin sur le Shiatsu, en es-tu arrivé au Seiki?


Après avoir découvert et étudié le Shiatsu à Boston, en 1972 au Centre East-West avec Michio Kushi et Shizuko Yamamoto, et puisque n’y avait pas d’enseignement formel en Europe, j’essayais de me développer davantage en suivant des cours différents partout en Europe.

En 1984 je suis parti pour le Japon, où j'ai étudié intensivement avec Kimura Sensei au Centre Iokai (Zen Shiatsu, Masunaga) pendant 6 mois. À mon retour, tout à fait par hasard, j’ai rencontré Harada Sensei (Jigen Ryu Shiatsu), un prêtre Bouddhiste, maître en arts martiaux et en médecine chinoise, en acupuncture et en Shiatsu, avec lequel j’ai étudié pendant deux ans.

En 1991, quelques années plus tard, j’ai trouvé une brochure qui annonçait une démonstration de Seiki par Kishi Akinobu à Bruxelles. Comme ma femme aussi était intéressée par tout ce qui est Japonais, on a décidé d’y aller. Dans une vieille maison, une dizaine de dames qui semblaient toutes se connaître étaient rassemblées. À un moment, une personne a annoncé que la démonstration allait commencer. Un homme est arrivé, a demandé une volontaire qui s’est couchée sur un tapis au sol, et il a fait ce qui m’a semblé être une sorte de soin. Une seconde personne s’est présentée et le traitement s’est répété, mais je n’y comprenais pas grand-chose. Néanmoins, les témoignages enthousiastes de ces deux femmes me fascinaient et me rendaient curieux, à tel point que tout de suite après la démonstration, j’ai abordé Kishi, je me suis présenté et je l’ai invité à donner un Workshop à Gand pour les élèves de mon école (Kimura Shiatsu Institut).

Depuis je l’ai invité chaque année, parfois deux fois par an. J’ai participé à des ateliers un peu partout, entre autres au Japon, et je l’ai suivi comme Deshi à plusieurs endroits puis à plusieurs congrès de Shiatsu jusqu’à sa mort en 2012, quand il m’a demandé par téléphone : ‘Please continue my work !’


C'est une sacrée tâche que vous a confiée Kishi! Pour ceux qui ne connaissent pas vraiment le Seiki, pourriez-vous nous expliquer simplement en quoi cela consiste et quelle est selon vous la grande différence avec le Shiatsu ?


En fait, Thomas, je considère le souhait de Kishi Sensei comme un honneur. Je ne suis pas le seul, nous sommes plusieurs de ses anciens élèves à avoir pris en charge d’essaimer la méthode Seiki.

Comment décrire le Seiki, voire le comparer avec le shiatsu. Bien sûr, cela s’explique dans mes cours… Tu sais, dans mon livre, j’ai écrit : « Le Seiki est difficile à expliquer, mais facile à pratiquer ». Mais essayons quand même en commençant par le début.

Kishi était un praticien de Shiatsu diplômé de L’École de Shiatsu Namikoshi, et en même temps étudiant au Centre Iokai de Masunaga Sensei, où il a assisté à l’enseignement pendant plusieurs années. Quoiqu’il fût fameux comme praticien, il n’était pas tout à fait satisfait de sa pratique. Après avoir survécu à une période de ‘burn out’ accompagnée d'une crise personnelle, il s’est mis à la recherche des sources du Shiatsu, par la voie du Shinto, la religion traditionnelle japonaise, en écartant toute la médecine chinoise.

Pour comparer le Seiki au Shiatsu il fallait savoir quelle sorte de Shiatsu, mais en fait souvent le traitement en Shiatsu est costaud, et souvent on pense que plus fort on pousse, mieux ou plus effectif c’est. Mais comme Namikoshi disait : “Shiatsu no kokoro, haha no kokoro”, ou “l’esprit de Shiatsu est comme l’esprit d’une mère.’Mais pas mal de pratiques Shiatsu sont faites dans l’esprit du père.

Dans cet esprit de mère, la pratique du Seiki est plutôt gentille, énergique et intuitive, basée sur des gestes naturels et spontanés. Le toucher est généralement doux et respectueux, jamais invasif, sans attentes et dans l’esprit de Mushin, ‘empty mind’. Aussi, comme en Aïkido, le Seiki ne s’apprend pas par l’étude et la lecture de livres, mais surtout par la pratique et l’expérience. En fait, la théorie de Seiki s’écrit sur une page A4. Kishi disait toujours : ‘Seiki looks like Shiatsu, but it is not Shiatsu’.

Enfin, le but du praticien Seiki n’est pas de créer l’équilibre chez une personne, mais ‘d’inviter’ le Ki, l’énergie à bouger, pour que le corps s’équilibre lui-même. Personnellement , je n’ai jamais laissé tomber la MTC comme l’a fait Kishi, et il me critiquait pour ça en disant que j’étais confus. Malgré ça, mon opinion reste toujours la même : le Shiatsu et le Seiki sont très compatibles, voire complémentaires.


Je vois parfaitement ce que Kishi voulait dire quand il disait que le shiatsu ressemble plus à "l'esprit du père". J'ai le sentiment que cela peut être déroutant pour des praticiens de shiatsu d'apprendre le Seiki.

Comment se déroulent vos stages en général ? Les élèves comprennent-ils aisément l'esprit du Seiki ?


Il est inévitable qu’il y aura des praticiens de Shiatsu qui ne peuvent, osent ou veulent connaître le Seiki. Et cela est tout à fait légitime. Chaque méthode et toutes écoles de Shiatsu a sa valeur.

Tu sais, je ne donne pas mes cours pour convaincre quelqu’un, mais pour partager mes expériences en Shiatsu et en Seiki. En je ne fais que rafraîchir la mémoire des participants, puisque tout le monde a du Ki (bioélectricité) et ne peut pas vivre sans. Le Ki n’appartient pas à une personne ou à des initiés, mais à toutes et à tous. Hélas, pour beaucoup, le Ki est un concept mental, on ne l’a jamais ou rarement ressenti.

Pendant le workshop de Seiki la plupart des gens arrivent à le sentir, et cela peut être surprenant, voire parfois éprouvant. Quand le Ki commence à bouger, les tensions internes se manifestent et au début, ce n’est pas toujours agréable (effet Menken). Mais une fois qu’on s’est libérés de ses ‘démons’, il y a un bien-être, une paix intérieure et une joie qui s’installent. En même temps, la capacité de partager et faire bouger le Ki, aussi dans un soin Shiatsu, augmente et devient de plus en plus forte. Cela améliorera sans aucune doute les effets de votre pratique… Pendant mes ateliers, je semble réussir à partager l’approche Seiki comme les témoignages le suggèrent.


Ces témoignages sont très parlants, merci beaucoup de ce partage, merci pour cette interview. J'attends vos ateliers avec impatience.


À bientôt


Vous trouverez ci-joint quelques témoignages de personnes ayant participé aux ateliers de Frans Copers



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