Bonjour Hélène, merci de prendre un peu de temps pour cet interview. Lors de l'Université, tu nous présenteras le premier livre édité par l’Union dont tu es l’auteure, “Cinquième saison”.
Avant de nous en parler un peu plus, pourrais-tu nous raconter tes premiers pas dans le monde du shiatsu ?
J'ai reçu mon premier shiatsu en 1989. Je servais de receveur à une amie qui apprenait le shiatsu et j’adorais ça. Dans le même temps, un copain m'a proposé d'essayer l’aïkido avec lui. J’ai donc commencé les deux à peu près au même moment.
Une fois par semaine, à la fin du cours d'aïkido, mon professeur nous montrait un peu de shiatsu. Je m’entraînais sur mes partenaires en reproduisant ce que j’avais vu et ce que j'avais reçu. Je leur faisais des pressions sur le dos, des étirements en fin d'immobilisations, et ils se relevaient avec le sourire. J’ai pratiqué comme ça pendant 10-15 ans sans rien savoir de la théorie.
Et puis deux amis proches ont insisté pour que j’en apprenne plus, car selon eux j’avais des bonnes mains. J’ai ainsi commencé à apprendre, par hasard – car souvent quand on commence, on tombe par hasard dans telle ou telle école – le style Masunaga, d'abord dans l'école d'Anne-Marie Delabre, puis avec Mario Duarte, qui ont tous deux pris leur retraite aujourd’hui.
À cette époque, à la FFST, il y avait le mardi un atelier d’échanges inter-praticiens venant de différentes écoles auquel j’allais très souvent, ce qui a beaucoup enrichi ma pratique. J'ai aussi fait des stages avec des professeurs de styles très divers, dont je revenais toujours avec une ou deux manœuvres nouvelles. Je fais moins de stages, mais je suis toujours heureusement étonnée de toutes les approches possibles.
À partir de quand as-tu ouvert ton cabinet ?
C’était en 2006, je travaillais dans la photo. C’est au moment où celle-ci passait au numérique. Le travail est devenu alors complètement différent de mon savoir-faire, et je ne voulais pas passer mon temps derrière un écran ; j’ai alors changé de voie professionnelle.
D’où t’es venue l’idée d’écrire ce livre ?
J’avais commencé à écrire tout autre chose, avec le shiatsu en toile de fond. Au fil de l'écriture des textes émergeaient qui ne rentraient pas dans ma première intention. Je les ai montrés à Bernard et à Jean-Marc Weill, qui m’ont encouragée à continuer dans ce sens.
Quand je lis ton livre, je t’imaginais écrire entre deux séances de shiatsu, comme si tu avais des idées qui venaient et qu’il fallait que tu les notes.
Oui, les idées me viennent soit pendant les séances de shiatsu, soit à d'autres moments : en marchant, sous la douche, au lit… Mais pas uniquement. Je me suis aussi suis astreinte à m'asseoir et à écrire : il y a des textes qui fonctionnent tout de suite et d’autres qui demandent plus de travail. Le confinement du Covid m'a laissé du temps pour le faire.
Et puis je ne voulais pas faire un livre technique ou théorique, car il y en a déjà et je n’ai rien à y rajouter. J'ai d'ailleurs supprimé certains textes qui avaient tendance à répéter des choses maintes fois déjà dites.
Personnellement, je l'ai lu comme un livre de chevet, et il m’arrive encore de l’ouvrir n’importe où et de lire un ou deux textes avant de me coucher.
Il y a plusieurs personnes qui m’ont dit qu’elles l’avaient en livre de chevet, et c’est drôle par ce que c’est au lit que plusieurs idées ou développements me sont venus, avant de m'endormir, entre l’état de veille et celui de sommeil. Je rallumais et j’écrivais. (rire)
Qu’as-tu recherché à transmettre ou à retransmettre dans ton livre ? Des sensations, autre chose ?
Oui, des sensations, des pensées, des réflexions sur le shiatsu, sur les écoles, sur ce qui se passe pendant une séance, sur la façon dont on évolue au fur et à mesure du temps… Je ne pense plus de la même manière qu'au moment où j’ai eu mon certificat de praticien. Je me posais beaucoup de questions sur le pourquoi du comment. Comme je dis dans le livre, les débuts sont parfois compliqués: tu fais ton bilan, puis tu penses « Alors, je vais faire ça, et ça, mais alors si je fais ça, ceci ne marche plus… ». Je m’emmêlais les pinceaux. Comme d'autres, j’imaginais. Et en effet plusieurs personnes sont venues me dire qu'elles s'étaient reconnues dans certains textes.
Aujourd’hui mon raisonnement va plus vite et j’ai aussi simplifié. Je fais aussi beaucoup plus confiance à mes mains. J’ai longtemps pratiqué le Zen Soto, et en fait, pendant un shiatsu, je suis souvent dans cet état d’esprit, cette concentration « qui ne s'appuie sur rien », c'est-à-dire sur aucune idée, aucun objet précis, à tout moment ouverte à ce qui se présente. Le receveur aussi, d'ailleurs, est un peu en méditation, quand il est là, dans son corps, dans ses sensations, puis son esprit part dans des pensées, puis revient à ce qui se passe, puis repart... À la différence près que lui se laisse porter dans ce voyage pendant que je dois rester concentrée, tout en demeurant réceptive à ce que je perçois de et dans son corps. Même si je repasse toujours par la théorie pendant le bilan et le déroulement du shiatsu.
Tu nous présenteras donc ton livre lors de l’Université ?
Oui, c'est ce qui est prévu. Pour ceux qui le voudront sera possible de l’acheter sur place.
Cette Université sera aussi l'occasion pour chaque participant de découvrir d'autres pratiques et praticiens, d'autres façons d'aborder le shiatsu. Quelle chance !
Merci Hélène, j’ai hâte d’être à cet été. À bientôt.
Merci Thomas !
Prix de vente : 15€
Frais d’envoi : France : 2,50€ pour les adhérents / 4,33€ pour les non adhérents.
Belgique : 5€ pour les adhérents / 7€ pour les non adhérents.
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