Compte rendu du colloque de shiatsu du 8 novembre 2025 « Le Shiatsu, une ressource pour la santé ? »
- UFPST
- il y a 21 heures
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La journée commence avec une présentation faite par Patricia Doyle, membre du CA de l’UFPST, praticienne de shiatsu et infirmière diplômée d’état. Elle souhaite la bienvenue à une assemblée de 170 personnes, elle remercie nos partenaires, la salle est comble nous sommes contents, le public a répondu présent.
Bernard Bouheret, président de l'UFPST prend le relais et décrit le programme de la matinée qui est fort riche.
Pour débuter cette journée, un extrait du film documentaire « La Voie du shiatsu », réalisé par Mylène Pierrard et Bénédicte Seguin (Éditions Montparnasse) est diffusé pendant une dizaine de minutes. Des applaudissements chaleureux concluent un très bon moment et une entame de colloque ouverte sur le monde du Shiatsu.
Shiatsu et adoption d’enfants migrants, Shiatsu au Bénin, Shiatsu en addictologie
Puis Frédéric Sorge, médecin pédiatre à l'hôpital Necker évoque avec beaucoup d'enthousiasme sa rencontre avec le shiatsu en 2008, lors de la fermeture de l'Hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Il nous dit que pendant qu'il reçoit ce soin, il évoque en lui-même la possibilité que des parents adoptants d'enfants migrants puissent se familiariser avec cette discipline afin de mieux approcher les futurs enfants qu'ils vont adopter, et qui bien sûr ont subi des traumatismes importants. Un tel atelier est pérennisé depuis 15 ans maintenant, et c’est une vraie réussite.
Dans un deuxième temps il nous parle de Shiatsu en addictologie et nous dit n’avoir jamais vu d'aussi beaux visages qu’après une séance de shiatsu, ce qui est très encourageant pour nous.
Enfin il évoque une mission à l'étranger au Bénin, où des soins Shiatsu ont eu des effets extrêmement probants sur des enfants handicapés moteurs. L’exemple est donné d’un enfant paralysé, qui après 3 séances de Shiatsu court dans tous les couloirs de l’orphelinat, ce qui étonne grandement tout le personnel soignant.
Conférence et pratique du Qi Gong
Henri Tsiang, ancien directeur de recherche à l'Institut Pasteur, du haut de ses 88 ans (il nous a avoué son âge lors de la conférence) nous a tous fait lever comme un seul homme, et nous voilà partis pour une séance mémorable de Qi Gong dirigée par un maître des neurosciences. Il répondra à de nombreuses questions et ce personnage attachant repart sous les applaudissements nourris d’un public conquis.
Shiatsu sur le personnel soignant des hôpitaux
Sa chaleureuse intervention est suivie par les témoignages de 2 infirmières qui ont réussi à faire pénétrer le shiatsu en milieu hospitalier :
Françoise Moulinet, cadre de santé aux urgences de l'Hôpital Cochin, a beaucoup œuvré pour faire entrer notre discipline dans cet établissement hospitalier. Elle a, elle aussi, connu le shiatsu à l'Hôpital Saint-Vincent-de-Paul en 2009, et elle témoigne de tous les bienfaits que ressent le personnel soignant lorsqu'il reçoit ses soins in situ dans l'hôpital. Elle nous dit aussi le combat qu'elle doit mener pour balayer les idées reçues, les résistances, les croyances négatives… Tout un travail qu'elle a accompli depuis tant d'années, et nous la remercions chaleureusement pour cela car elle a été un pion important pour l’expansion du Shiatsu dans les hôpitaux parisiens.
Puis Gaëlle Teneur, infirmière anesthésiste à l'hôpital de Berck, qui a désiré apprendre le shiatsu dans une école parisienne pour le faire pénétrer dans son hôpital. Elle nous raconte tous les ateliers qu'elle a mis en place en temps de COVID, ainsi que le contact pris aujourd'hui avec les médecins référents pour pouvoir exercer le Shiatsu directement sur les patients de ce même hôpital
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Shiatsu et polyarthrite rhumatoïde
Dr Julie Gobin, anesthésiste réanimateur au CHU de Toulouse nous relate les bienfaits du Shiatsu au travers de sa maladie (polyarthrite rhumatoïde), qu'elle a contracté dans sa prime jeunesse, et son désir de faire pénétrer le Shiatsu en milieu hospitalier et une collaboration se fera avec elle pour lui envoyer tous les témoignages de manifestations hospitalières du shiatsu à Paris.
Juliette Makowiecki prend la parole et de manière très émouvante nous partage l'aspect envahissant et délétère de la même maladie que Julie Gobin, la polyarthrite rhumatoïde. Elle nous dit de manière très émouvante les bienfaits qu'elle reçoit lors des ateliers qu'elle fréquente depuis 10 ans au sein de l’AIST, et nous précise que le monde est fait de liens familiaux, économiques, mais qu'il ne faut pas oublier que lors de soins tels que le Shiatsu c'est tout un tissu d’attention, toute une trame de bienveillance qui se tisse et que cela c'est vraiment très précieux.
Médecines intégratives et Shiatsu
Sarah Vignoles praticienne de shiatsu, récemment infirmière DE nous a donné l'état des lieux des médecines intégratives aujourd'hui, dans lequel le shiatsu s'insère. Un exposé très brillant, des pistes de recherche qui s'ouvrent, des conseils sont donnés, ainsi qu’une ouverture pour travailler ensemble et affiner le propos. A cette occasion le Dr Bernard Payrau, président du Getcop nous signale qu’il est possible à ce jour de faire des études qualitatives, et non quantitatives car ces dernières sont impossibles à faire avec le Shiatsu et bon nombre d’autres médecines intégratives.

Le système de santé français à l’épreuve des médecines non conventionnelles : vers un changement de paradigme ?
France Arbois Calas, maître de conférences en biologie et santé à la faculté de Montpellier, dans un exposé également lumineux nous a fait part des difficultés qui peuvent exister entre 2 paradigmes - occidental et oriental - qui ont parfois du mal à communiquer. Son exposé nous explique toutes les entraves aux ouvertures possibles, mais aussi toutes les passerelles qui peuvent être envisagées en vue d'un partenariat pérenne et fécond. Exemple nous est donné de la Médecine Ayurvédique en Inde et de son incorporation dans le système de santé Indien.
Conférence
Après la pause déjeuner Cyrille Javary, conférencier bien connu de notre groupe, expert en civilisation chinoise, nous parle de « l'invisible anatomie du corps chinois » et initie les professionnels de santé peu habitués aux choses de l’Orient au regard que portent les Chinois sur le corps humain. Un exposé plein d’humour qui a eu le mérite d'expliciter certaines choses qui pouvaient sembler obscures et/ou lointaines.
Shiatsu en pédopsychiatrie
Puis Dr Marc André Friedrich, médecin généraliste au CHU de Verdun, et la praticienne de shiatsu Mylène Pierrard qui collaborent tous deux dans un atelier depuis 8 ans, nous disent les bienfaits du Shiatsu auprès d'enfants et d'adolescents en souffrance mentale. Marc André, en homme de l'art, nous explique les troubles psychiques que ces enfants portent en eux et comment tenter de les contrer au travers du toucher, ou « quand la main est irremplaçable ».
Témoignages de soignants, professionnels de la santé qui œuvrent avec le Shiatsu
Puis vient une table ronde avec un témoignage de 3 praticiennes professionnels de la santé :
La première professionnelle de santé à prendre la parole est Sylvie Laval, kinésithérapeute et ostéopathe. Elle est spécialisée dans la prise en charge des nourrissons, à partir de la naissance, pour les problèmes liés à l’accouchement ou aux premiers jours de vie, type reflux, torticolis… Elle explique le bénéfice, pour ces bébés, d'un travail énergétique en Shiatsu alors qu’elle ne peut intervenir que sur la structure du corps. Pour elle, le shiatsu et l’ostéopathie sont deux disciplines qui se complètent mutuellement. Elle finit par conclure qu’elle reçoit elle aussi des shiatsu régulièrement afin de prendre soin de sa santé de soignante.
Ensuite Hanna Doye, également ostéopathe, prend la parole. Elle travaille entre autres dans la prise en charge des femmes en parcours PMA. Après une séance chez une patiente qu’elle suivait durant son parcours PMA et qui avait essuyé deux échecs en FIV, elle décide d’orienter cette jeune femme vers une séance de Shiatsu. Il apparaît que le travail conjoint en Shiatsu et en ostéopathie a entraîné la réussite de la FIV qui a suivi. L’observation d’une meilleure vascularisation a permis une bonne trophicité de l’endomètre, permettant ainsi une nidation favorable.
Puis Julie Grimaud, infirmière libérale, qui après avoir rencontré le Shiatsu pour elle et sa famille a orienté ses patients en chimiothérapie vers ce soin. Elle a en effet remarqué une meilleure récupération physique et un meilleur moral, moins d’antalgiques, d’anti-nauséeux, et d’anxiolytiques. Elle a donc pris l’habitude de travailler en partenariat avec le Shiatsu.
Shiatsu en oncologie
La journée se termine par un magnifique exposé de Dominique Chevalier, kinésithérapeute DE, qui nous relate une étude scientifique qu'il a menée à l'hôpital de Saintes en 2005, mais qui est toujours d'actualité. Cette étude montre à n'en point douter les bienfaits du Shiatsu sur les effets post chimio, et nous pensons que de tels soins devraient exister dans tous les hôpitaux, dans tous les instituts et cliniques lorsque des patients ou des patientes reçoivent les molécules lourdes de cette chimiothérapie. Dominique nous prévient qu’on ne guérit pas le cancer avec le shiatsu mais en fin d’exposé nous enjoint d’OSER dispenser nos soins car les effets probants sont là comme son étude le prouve si bien !
Clôture
Le colloque se termine par un grand élan d'enthousiasme, des contacts se sont tissés, des adresses se sont échangées, des partenariats vont bientôt voir le jour.
Nous sommes très heureux de ce premier évènement qui fera date et nous vous donnons rendez-vous dans 2 ans pour un autre épisode.
Nous avons planté de belles graines, puissent voir le jour de beaux fruits issus de ce colloque, c’est notre plus grand souhait !
